Mesdames messieurs les représentants de la société civile
Mesdames messieurs les représentants des institutions de l’État
Messieurs les représentants de la Police Nationale d’Haïti (PNH)
Mesdames messieurs distingués invités
Chère Assistance
C’est avec un immense honneur et une profonde gratitude, mais aussi avec beaucoup d’amertume et de tristesse eu égard aux souffrances aiguës résultant des violations des droits humains en Haïti, que je me tiens devant vous aujourd’hui pour partager ces quelques mots. Ce moment représente bien plus qu’une simple reconnaissance formelle envers les militants précurseurs des droits Humains. Il incarne la reconnaissance d’une contribution inestimable, d’un dévouement indéfectible et d’un travail acharné accompli pour un idéal de bien-être commun provenant de l’apothéose de 1803 – 1804 à Vertières, dans le nord du pays. Un pari pour la liberté et la dignité universelle de l’Homme.
En sus, rappelons 1945-1946 : Procès de Nuremberg, suite à la Seconde Guerre mondiale, les procès de Nuremberg visent à juger les responsables nazis pour leurs crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide. Puis, les massacres de la place Tiananmen, où des manifestants pro-démocrates ont été tués et réprimés violemment par les autorités chinoises à Pékin, en 1989 ; le génocide au Rwanda avec environ 800 000 personnes massacrées; la guerre en ex-Yougoslavie avec les conflits interéthniques ont engendré des crimes de guerre et de gravissimes violations des droits humains. Que sais-je encore ? La déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948 est une réponse à ces actes barbares contre l’humanité.
Actuellement en Haïti, il semble qu’on ait oublié cet idéal à atteindre. On dirait même que les droits humains constituent un ennemi juré à abattre à tout prix, ironie du sort ! Les chiffres macabres du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), pour l’année 2023, imposent un ressenti apocalyptique sur notre société, près de 500 000 jeunes n’ont pas accès à une éducation adéquate, 815 homicides et 637 enlèvements ont été enregistrés, avec une augmentation de 14% du nombre de victimes de meurtres. A ces donnée là s’ajoutent, des lynchages, dans le cadre d’un mouvement connu sous le nom de « Bwa Kalé », ont causé la mort d’au moins 238 individus présumés associés aux gangs. Les violences sexuelles, notamment le viol et l’exploitation sexuelle et le recrutement d’enfants dans les activités criminelles demeurent préoccupant. Les massacres de Lassaline, de Bel-Air, de tokio et l’assaut à Carrefour feuilles, zone prise récemment, sans oublier les exécutions extrajudiciaires et des répressions brutales sur la dictature féroce des Duvalier. Malgré tout, l’Etat reste sourd et muet devant ces drames terrifiants ! Combien de quartiers devra-t-on classer comme territoires perdus?
Malgré la résurgence de crimes et souffrances qui s’installent, de Jean-Bertrand Aristide au feu Jovenel Moise, à chaque revendication, on entend des phrases ironiques telles que : aaa monchè ! Poze bon kesyon; Pase pran m, m a pase chache w; Tout est sous contrôle; est ce que ça dérange ? Eh bien chers présidents, Je suis forcé de vous dire, en ma qualité de défenseur des droits humains, que ce sont les bonnes questions et que oui, ça dérange.
L’impunité sévit sur toute l’étendue du territoire. L’insécurité alimentaire est frappante, la vie et les biens sont banalisés aux yeux des soit disant autorités de l’Etat. Ces lugubres événements ont montré clairement qu’Haïti est le théâtre d’un Etat sans état d’âme, un Etat défaillant, mangeur d’hommes, un Etat sans droit et prédateur, inégalitaire, où l’injustice et la barbarie atteignent un niveau éléphantesque. Pour toutes les personnes victimes de l’irresponsabilité et l’insouciance de l’État, je réclame justice et réparation. Nous réclamons le droit à l’éducation, au travail, au logement, au loisir, à la justice et à l’égalité de chance selon les prescrits de la déclaration universelle des droits de l’homme. À quand le grand procès contre les violations systématiques, systémiques et cruelles des droits humains en Haïti à la manière des procès de Nuremberg?
Le bon sens nous impose de lutter pour la garantie et le respect des droits humains en Haïti. À travers l’INDDESC depuis Avril 2020 à nos jours, le combat demeure assidu pour la protection, le respect et la mise en œuvre des droits fondamentaux comme le veulent les instruments et déclarations ratifiés par Haïti. L’histoire des droits économiques, sociaux et culturels (DESC) est étroitement liée à l’évolution d’un pays et à son parcours sociopolitique, c’est pour cela, que nous sommes ici, à organiser cet évènement au nom de la population qui invoque le besoin de vivre pleinement dans la dignité.
Pour finir, nous empruntons de nouveau l’un des célèbres vocables d’un de nos présidents : Suivez le regard de L’INDDESC ! Faisons des droits humains une réalité en Haïti ! À fin que nous puissions célébrer à fond le bonheur de vivre ensemble, dans la paix et l’amour ! Comme le dirait Dalai Lama, «La paix n’a de signification que là où les droits de l’homme sont respectés, là où les gens sont nourris, et là où les individus et les nations sont libres. Merci beaucoup !
Me. Frédo Jean Charles, Fondateur et Président de l’INDDESC.