La situation est inquiétante. Le Conseil Présidentiel de Transition et le gouvernement Fils-Aimé sablent du champagne pour célébrer l’exploit du CPT : le renvoi du Premier ministre Garry Conille et de son gouvernement !
Le CPT voulait les grosses parts du gâteau, mais le PM s’y est opposé. La lutte contre la corruption, la bataille contre les terroristes, le redressement de l’État, entre autres, n’ont pas trouvé preneur.
Il suffit de se rappeler que les bandits occupent les principaux axes de la capitale depuis des mois. Et que les deux branches de l’exécutif n’essaient même pas de poser le problème. Là, le bourbier est total.
Passer d’un PM influenceur à un PM fantomatique, c’est du pareil au même !
Depuis huit jours, “Viv Ansanm” dicte sa loi dans la ville. Les terroristes détiennent le monopole de la violence. Le chef de la police, sous son apparence d’incompétent, peine à trouver la stratégie qui fonctionne. Les Forces Armées d’Haïti réclament des équipements. La Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité est absente. “Viv Ansanm” a le champ libre.
Un mécanisme a été trouvé pour remplacer Garry Conille. Mais maintenant, il faut un mécanisme pour sortir le pays du pilotage automatique. Après le partage des responsabilités, il est temps de partager les charges.
Le pays est en péril. Le rétablissement de la sécurité est la revendication première de la population. C’est la plus grosse part du gâteau des charges. Un groupe ne peut pas s’en approprier seul. Cela doit être l’affaire des autorités. Ce n’est qu’ainsi qu’une lueur d’espoir pourra apparaître au bout du tunnel.
Le gouvernement Fils-Aimé sait que les problèmes sont nombreux, urgents et que les moyens sont insuffisants, avant même d’accepter de prendre les rênes du pays. Appelé à la rescousse d’une nation accablée, Didier Fils-Aimé devra réinventer la roue pour sortir le pays de ce bourbier.
Ashley Jean Baptiste