Par principe, je suis un positif, mais un positif ouvert sur le droit. Je m’explique. Le droit est un phénomène social dont la naissance est due à la conjugaison d’une variété de facteurs dont la politique, la sociologie, l’anthropologie, l’histoire, l’économie…
Comme fait social, il y a un rapport d’interdépendance entre ces divers facteurs.
Un réseau compliqué de relations globales totales s’interpénètrent. Toute tentative de quête de solution à ce problème qui ne mise que sur la simple application des règles de droit existantes est carrément chimérique.
La loi qui prévoit, incrimine et réprime le marché noir ou la spéculation illicite date du 20 décembre 1946. De cette date à date, les données historiques, économiques, politiques, géopolitiques qui ont incité le législateur de 1946 à adopter un tel texte de loi n’ont-elles pas bougé?
Les lois ne doivent-elles plus dériver de la nature des choses ? Pourquoi ne pas s’attaquer aux causes structurelles et fondamentales au lieu de se cantonner à une simple question de faire arrêter et emprisonner des revendeurs qui, en réalité, ne sont pas la source du problème ?
On s’acharne à traquer des petits poissons, mais les requins, les mafieux du système, le cerveau de cette entreprise “criminelle” , eux , intouchables étant, se la coulent douce impunément ? Où ces revendeurs ont-ils trouvé du carburant pour la revente? Au ciel? Pourquoi l’Etat ne met-il pas en exergue des mécanismes fiables de supervision pour s’assurer que les camions citernes qui partent du terminal varreux arrivent et débarquent effectivement aux stations de pompe à essence ? Je loue la détermination de Me Gabriel FLEURY, chef du Parquet près le TPI de Mirebalais, à traquer les contrevenants à la loi du 20 décembre 1946. Mais le hic consiste à penser que les actions isolés d’un quelconque CG dans une quelconque juridiction seraient suffisantes à endiguer la crise.
Je paraphrase Einstein pour dire que c’est une folie de se comporter toujours de la même façon et de s’attendre à des résultats différents.
Donc, l’État, organe né détenteur de pouvoirs régaliens et créancier de fourniture de services publics, dont le carburant, ce produit transversal, doit tout faire pour freiner ces dérives en rétablissant son autorité pour que tous les camions citernes qui partent du terminal arrivent effectivement aux stations de pompe à essence. Sinon, la population a droit à se soulever massivement, car quand les gouvernements violent les droits du peuple, la révolte, le soulèvement restent et demeurent le droit le plus indispensable et le devoir le plus sacré du peuple.
Brunel FILS-AIMÉ