La normalisation de l’anormale en Haïti

Smiley face

Le pays multiplie les crises et fuit les solutions. La puissance des gangs ne cesse d’augmenter, l’opposition s’accroche à toutes les branches et l’Etat reste aux abonnés absents.

Les gangs continuent de toucher un droit de passage. Mini bus 10.000 gourdes, bus 20.000 gourdes, camion 40.000 gourdes et quant aux trailers c’est 50.000 gourdes.

Pour l’instant, la BSAP ne reçoit plus d’ordre de son autorité de tutelle. Le pays est en mode lock. La caducité de l’accord du 21 décembre 2022 est constatée. Une communauté internationale qui soutient le premier ministre haïtien au nom de la démocratie. Des choses qui arrivent et qui nous poussent à nous questionner.

La Police Nationale d’Haïti a exécuté cinq agents du BSAP dans la commune de Pétion-Ville et la maltraitance d’un enfant de rue par un policier viennent renforcer le laisser-aller qu’on donne à l’anormale.

Le Premier ministre dans un message à la nation a fait savoir qu’une transition ne peut pas remplacer une autre. Il compte rester au pouvoir jusqu’à l’organisation des élections et pour en arriver là, les territoires perdus doivent être récupérés. C’était une façon à Ariel HENRY de dire qu’il est président à vie. Aucun acte n’est posé pour déloger les gangs et la PNH a à sa tête un fantôme.

Cette adresse à la nation montre pourquoi les autorités livrent des territoires sans résistances aux bandes armés. Les agents de l’UTAG matent les manifestants et pendant ce temps, le gang de Mariani attaque la commune de Carrefour. Le petit toutou du pouvoir scandait qu’à chaque fois le pays est en ébullition, le pouvoir du premier ministre augmente. Le temps a montré qu’il a raison!

Les patrouilles policières sont remplacées par des patrouilles de la BSAP. La DGI est remplacée par les postes de contrôle des gangs armés. Le monopole de la puissance légitime est l’apanage des chefs de bandes armées. La chose publique est en chute libre. L’Etat est devenu un concept sans sens. C’est ce qui est normal à l’heure actuelle.

Le pays s’enfonce. L’avenir de la prochaine génération est hypothéqué. On augmente le volume de la déstabilisation. Une vraie galère!

L’international dispose de centaines de millions de dollars pour une force multinationale. Pendant que cent millions de dollars peuvent nous aider à redresser la PNH et à doter la FADH de certains équipements. Les autorités agissent contre les intérêts de la cité. Le pays n’est ni dirigé ni administré pour répéter Me Monferrier Dorval. Nous vivons aujourd’hui la normalisation de l’anormale pour faire cuire la population dans son jus.

Ashley JEAN BAPTISTE

Ashley JEAN BAPTISTE
Je suis Ashley JEAN BAPTISTE, avocat du barreau de Mirebalais, licencié en Sciences de l'Education et copropriétaire de l'agence de presse en ligne Haïti Post