La structure de défense des droits humains, l’INDDESC, exige que le Dr Ariel Henry soit jugé et que réparation soit rendue au peuple haïtien face aux catastrophes humanitaires qui découlent de la crise socio-économique et de l’insécurité.
Dans une note portant la signature du président, Me Fredo Jean Charles, l’INDDESC constate que les droits humains sont devenus inexistant, ou du moins, les autorités par leur passivité, rayent totalement la notion de droits humains en Haïti.
Lisez l’intégralité de la note ci-dessous.
Jugement du Premier Ministre Ariel Henry et la réparation du peuple haïtien face aux catastrophes humanitaires et aux dérives autoritaires
L’Institut National pour la Défense des Droits Économiques, Sociaux et Culturels (INDDESC) est effrayé par l’aggravation des crimes odieux occasionnant la chute dans la pauvreté extrême et la souffrance aiguë de presque toutes les couches sociales du pays. Intolérable est la situation actuelle ainsi que l’ampleur de ces tumultes dévastateurs résultant de l’instabilité qui règne dans le pays. L’INDDESC en est particulièrement touché.
Avec la prolifération des gangs, Haïti devient le théâtre de plusieurs attaques terroristes visant des lieux stratégiques, dont les commissariats, les prisons, les tribunaux, et d’autres endroits très importants sur le plan politique ou social. Face à la montée en puissance des assaillants, les policiers et les forces légales font montre d’une incapacité sans précédent, ne pouvant pas riposter, la population est donc livrée à la merci des criminels. En vrai, on assiste à une véritable somalisation sur la terre de la liberté de Jean Jacques Dessalines ; des cadavres sont éparpillés partout ailleurs. En outre, l’évasion massive et spectaculaire de près de 4.726 détenus dont 3.700 de la prison civile de Port-au-Prince, plus de 1.000 de la prison de la Croix-des-Bouquets et environ 26 du commissariat de Delmas 33. Or, les autorités, qui devraient être à même de stopper cette hémorragie en pertes de vie humaine, sont restées indifférentes et bouche bée.
Ainsi, les droits humains sont devenus inexistants, ou du moins, les autorités par leur passivité, rayent totalement la notion “des droits humains” en Haïti. Le constat des inquiétudes et des violences physiques et psychologiques demeure indélébile. La souffrance et la faim chroniques surgissent dans la vie de chaque citoyen haïtien. La défaillance de la justice et la faillite de l’État sont d’une effectivité sans conteste. Les Droits Économiques, Sociaux et Culturels sont foulés aux pieds et jetés à la poubelle. Dans cette impasse, il faut juger les représentants de l’État dont, Dr Ariel Henry, pour passivité, comme le principal responsable de ces situations. Il faut le responsabiliser ainsi que tous ceux et toutes celles qui avaient et qui ont encore l’ultime devoir et les moyens nécessaires pour prévoir et éviter ces catastrophes.
Dans ces moments de tourments, l’INDDESC exige aux prétendues autorités étatiques de prendre toutes les dispositions nécessaires afin de faire régner un climat favorable à la passation du pouvoir aux prochains responsables des institutions de l’État. Nous demandons à la société civile et à la classe politique du pays de faire un front commun afin de discuter, de trouver des propositions salvatrices et de rechercher en conséquence des solutions adaptées pour pallier cette situation désastreuse que connait présentement le pays.
L’INDDESC demande au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) et au Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique ( MJSP) de diligenter des enquêtes afin de traiter soigneusement ces questions tout en jetant un regard spécial au dossier des détenus ayant décidé de rester volontairement dans leurs cellules. L’Institut réitère ses motivations à œuvrer sans trêve pour la paix, la sécurité, le respect des droits humains, pour une justice forte et indépendante.
Justice pour Haïti, Justice et réparations pour les victimes !
Me. Frédo Jean Charles, Défenseur des droits humains et Président de l’INDDESC.